Aller découvrir, à vélo avec assistance électrique, les plages du débarquement allié en 1944 : quelle bonne idée ! Pédaler sur les sentiers de Normandie bordant la mer, à l’ombre de la péninsule du Cotentin… Revivre sur place le jour le plus long…

Je reviens enchanté de cette escapade de cinq jours. Mon épouse aussi. Nous étions une dizaine, bien encadrés par Claude, notre tour leader, et Danielle, sa stagiaire. Danielle nous guidait sur le circuit qu’elle avait concocté et Claude suivait avec nos bagages en camionnette-balai. Des sentiers parfois trop étroits ont contraint la camionnette à nous abandonner pour dénicher un autre chemin, ajoutant un peu de piment dans notre aventure.

Un beau roadbook nous a aussitôt plongés dans l’époque. Utah Beach, Ste Mère l’Église, Arromanches, Mur de l’Atlantique : des lieux mythiques. Des personnages mythiques aussi : Eisenhower, von Rundstedt, pour ne citer qu’eux, ont présidé au sort de centaines de milliers de combattants… 

Des véhicules dont on garde encore le souvenir : barges de débarquement, panzers, jeeps…

Ce soir, notre hôtel est à Carentan, petite ville autrefois au cœur de marais où la Wehrmacht et les GI’s s’affrontèrent si durement.

Notre ’mise en pédales’ de 33 km fut reposante car entrecoupée d’immersions dans des musées, de films 3D et d’une impressionnante simulation de vol dans un véritable C-47, cet avion d’où sautèrent tant de paras pour libérer l’Europe du nazisme.

Fortifiée par les Allemands, la Pointe du Hoc finit par être enlevée par les Américains. 

Elle se situe à l’extrémité d’Omaha Beach, l’une des cinq plages du débarquement, celle où les Alliés – les Américains en l’occurrence – subirent leurs plus lourdes pertes.

Immense cimetière US et aussi cimetière allemand, piqué de sombres croix noires…

Lunch sur le pouce à Port-en-Bessin, village libéré par l’armée britannique, dès le 8 juin ‘44.

Encore quelques coups de pédales et nous voici à Longues-sur-Mer. D’imposantes batteries allemandes, encore munies de leurs terribles canons (152 mm), capables d’atteindre un navire à 20 km, paraît-il.

Elles sont là, devant nous, quasi intactes : c’est un des bastions du Mur de l’Atlantique.

Presque toute la côte normande n’est que falaises. C’est parce qu’elle est reliée à l’intérieur des terres par une route en pente douce qu’Arromanches, calme cité balnéaire, fut choisie par les Alliés pour y réaliser une invention plus formidable encore :……

…. un port artificiel érigé en quinze jours d’où furent déchargées plus d’un demi-million de tonnes de matériel militaire, dont des célèbres chars Sherman.

Celui qui trône à Bastogne a dû passer par là…

Et enfin : Bayeux, première ville libérée, déclarée capitale de la France Libre par le Général de Gaulle, le 14 juin.

La tapisserie de Bayeux (70 m x 50 cm) relate la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie, Guillaume ’le conquérant’, en l’an 1066. 

C’est sur cette broderie mondialement connue que s’est achevé notre périple de Normandie.

Le plateau surplombant les falaises normandes est si plat qu’une assistance électrique fut à peine nécessaire. Il est vrai que nous n’avons pas eu de vent (mais bien un peu de pluie).

Les raisons de partir en voyage sont nombreuses et chacun a les siennes : rompre la monotonie du quotidien, revoir des ’copains’, découvrir de nouvelles contrées… En ce qui me concerne, tout cela a joué mais, comme j’aime bien l’Histoire, avoir préparé ce périple de mémoire par un peu de lecture sur le D-day et la bataille de Normandie, a magnifié mon plaisir sur place.